Le 10 décembre, Luis Arce, l'ancien président de la Bolivie, a été arrêté à La Paz dans le cadre d'une enquête sur des allégations de corruption durant son mandat en tant que ministre de l'Économie sous le gouvernement d'Evo Morales. Cette arrestation intervient dans un climat politique déjà tendu, alors que le pays traverse une grave crise économique.
Âgé de 62 ans, Luis Arce a quitté la présidence le 8 novembre 2025, mettant fin à près de deux décennies de gouvernements socialistes. Evo Morales, son prédécesseur, est également dans la tourmente, recherché pour un mandat d'arrêt lié à une affaire de traite de mineures. Selon l'Agence France-Presse, Luis Arce fait face à des accusations de "manquement aux devoirs" et de "conduite antiéconomique".
Le vice-président Edmand Lara a publié une vidéo où il salue les efforts des forces de l'ordre pour procéder à cette arrestation. Il a déclaré : "Tous ceux qui ont volé cette patrie rendront jusqu’au dernier centime". Ces propos soulignent l'engagement du nouveau gouvernement en matière de lutte contre la corruption, un thème récurrent dans le discours politique actuel.
Les accusations contre Arce concernent des transferts irréguliers de fonds publics vers des comptes personnels de dirigeants paysans, une opération qui aurait été validée durant son mandat ministériel. Des figures comme l'ancienne députée Lidia Patty, actuellement en détention, ont affirmé que les fonds étaient destinés à des projets agricoles, mais des doutes subsistent sur leur utilisation réelle.
Une atmosphère de méfiance et de tensions politiques
Maria Nela Prada, ancienne ministre d'Arce, a témoigné des conditions entourant son arrestation, rapportant qu'il a été conduit dans un minibus aux vitres teintées, sans notification préalable comme l'exige la loi. En réalité, cette situation exacerbe le sentiment d'inquiétude parmi les anciens fonctionnaires, qui craignent des représailles politiques à l'égard des gouvernements socialistes précédents.
Cette arrestation survient alors que la Bolivie subit sa pire crise économique en quarante ans, aggravée par des pénuries de dollars. Des audits approfondis ont déjà été lancés dans les entreprises publiques, et plusieurs anciens dirigeants, notamment de la compagnie pétrolière nationale YPFB, ont également été inculpés pour corruption (source : La Croix).
Les répercussions de cette affaire sur la scène politique bolivienne demeurent à suivre de près. Les observateurs s'interrogent sur l'impact de ce scandale sur la confiance du public envers les institutions, ainsi que sur la possibilité d’un changement politique plus vaste. Selon des experts, tout cela pourrait redéfinir le paysage politique bolivien à long terme.







