Le Rassemblement National (RN) prend position en faveur de la réouverture des maisons closes, une proposition qui suscite de vives réactions au sein du gouvernement et de la société civile. La ministre de l'Égalité entre les Femmes et les Hommes, Aurore Bergé, a déclaré le 15 décembre qu'elle "combattrait de toutes ses forces" ce projet, qualifiant cette initiative d'un "mauvais signal pour les jeunes" sur Franceinfo.
La position du RN, portée par le député Jean-Philippe Tanguy, vise à réguler la prostitution à travers des maisons closes gérées de manière coopérative, une idée qui diffère radicalement de la législation en vigueur. Actuellement, l'achat de services sexuels est passible d'une amende de 1 500 euros, suivant la loi de 2016 qui sanctionne les clients.
Aurore Bergé a exprimé des inquiétudes sur les impacts potentiels de cette légalisation, notamment sur les jeunes mineurs. Elle a déclaré : "En légalisant la prostitution, vous normalisez une réalité qui envoie un message dévastateur aux adolescents, les incitant à considérer cela comme une option acceptable." Son propos s'appuie sur des données préoccupantes publiées par l'Observatoire des violences faites aux femmes, révélant une hausse de 34 % du proxénétisme et de la prostitution entre 2021 et 2024, touchant particulièrement les mineurs.
Jean-Philippe Tanguy défend que cette nouvelle approche offrirait une sécurité accrue pour les travailleuses du sexe, arguant qu'elles seraient "impératrices en leur royaume" dans ces maisons closes modernes, selon un rapport du Monde. Avec 35 000 à 40 000 personnes en situation de prostitution en France, le débat sur la meilleure façon d'encadrer cette réalité complexe est plus que jamais d'actualité.
Les experts en droits des femmes, comme Caroline De Haas, soulignent que la réouverture des maisons closes pourrait renforcer les systèmes de domination existants. "La prostitution est souvent illustrée comme un choix, mais il est crucial de reconnaître les dynamiques de pouvoir qui la sous-tendent", a-t-elle noté lors d'une récente interview.
Ce sujet brûlant continue de diviser l'opinion publique, les citoyens appelés à réfléchir sérieusement aux implications éthiques et légales de cette proposition.







