La situation prend une tournure inattendue à Chessy, en Seine-et-Marne, où le maire et ses adjoints ont choisi de démissionner. La raison ? Un refus de célébrer le mariage d'un homme sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), alors que la justice les contraignait à le faire. Les évènements récents soulèvent des questions profondes sur l’engagement des élus envers les lois en vigueur.
Le couple concerné, l'un algérien et l'autre finlandais, cohabite à Chessy depuis un an, malgré la situation administrative de l'homme, qui a été sous le coup d'une OQTF. Cependant, selon des sources judiciaires, cette obligation n'est plus effectuelle aujourd'hui. Le maire a exprimé son désaccord, arguant que l’État a failli à son devoir d'expulsion en temps voulu.
« J estime que nous avons un devoir de respect des lois », a déclaré le maire, qui n’a pas souhaité commenter davantage lors de son interview. Ses adjoints ont également adopté cette position. Michel Garrouste, conseiller municipal de Coupvray, partage cette opinion : « Si la situation s’était produite chez nous, j’aurais aimé avoir l’appui des communes voisines. »
De son côté, Jean-Baptiste Bladier, procureur de la République de Meaux, a précisé que la loi impose le mariage malgré la situation irrégulière, notamment si l’OQTF remonte à plus de trois ans. « Une OQTF de plus de trois ans a une portée juridique limitée », a-t-il souligné.
C'est un vrai couple, affirme leur avocate
Maître Elsa Hug, l'avocate du couple, défend l'authenticité de leur relation. « Ce n’est pas moi qui le dis, mais une enquête officielle. Ils sont un véritable couple, avec des intentions communes. Le procureur a confirmé cela après des interrogations approfondies », a-t-elle affirmé.
Les réactions des habitants de Chessy, quant à elles, sont partagées. « Si la personne ne présente pas de problèmes judiciaires, je ne vois pas pourquoi on ne les marierait pas », exprime un riverain, tandis qu’un autre se questionne : « Pourquoi ne se marient-ils pas dans le pays d'origine ? Le maire a pris la bonne décision. »
Une situation similaire a été rapportée par d'autres communes, notamment à Béziers, où Robert Ménard, maire d'extrême droite, a également refusé de célébrer un mariage sous OQTF, risquant des sanctions pénales. Ces événements appellent à une réflexion sur l'engagement des élus et le respect des lois, mais aussi sur la complexité des situations humaines face à la législation en vigueur.
Cette controversée à Chessy fait écho aux débats plus larges sur l'immigration et le mariage en France, une question que de plus en plus de maires ne semblent pas prêts à ignorer.







