Dans un acte surprenant, Michelin a récemment annoncé le remboursement de 4,3 millions d'euros à l'État français. Ce montant correspond à un crédit d'impôt perçu en 2015 dans le cadre du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), destiné à financer des équipements pour son usine de La Roche-sur-Yon, fermée depuis. Ce remboursement, bien qu'interprété par certains comme un geste altruiste, est en réalité une obligation qui fait suite à la fermeture de l’usine et à un transfert des équipements vers des sites à l'étranger.
Selon des sources proches du dossier, ce retour vers l'État a été mis en avant par Michelin lors d'un contexte politique tendu, où les critiques des chefs d'entreprise sur les hausses d'impôts se multiplient. Le PDG de Michelin, Florent Menegaux, a récemment été interrogé par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les aides publiques. Les questions sur l'utilisation des fonds alloués dans le passé sont devenues un sujet brûlant, notamment avec la révélation que les machines financées par le CICE ont été déménagées en Espagne et en Europe de l'Est.
Ce remboursement, effectué le 11 décembre 2025, interpelle d'autant plus qu'il occur dans un contexte où Michelin traverse une période difficile sur le plan économique, avec une prévision de baisse de ses objectifs financiers pour l'année. Alors que l'action de l'entreprise a chuté de 13,15% depuis le début de l'année, les experts s'interrogent sur l'impact de cette décision sur l'image de la société et sa stratégie future.
Pour certains analystes, comme ceux du journal Le Monde, ce remboursement pourrait aussi signaler un changement de culture chez Michelin, avec un désir accru de transparence et de responsabilité. Dans un climat économique et politique en constante évolution, où la relocalisation et la transparence des aides publiques sont des enjeux majeurs, Michelin semble vouloir se redéfinir.







