Une équipe de chercheurs issus de l'Université de Bretagne Occidentale (UBO) et de l'Université de Cadix a récemment fait une découverte marquante au large des côtes espagnoles : l'épave du Tonnant, un sous-marin français qui s'est sabordé en juillet 1942, lors des bombardements alliés à Casablanca lors de l'Opération Torch.
Il aura fallu moins d'un an pour l'équipe, dirigée par le professeur Erwan L'Her, pour retrouver la trace de ce navire, perdu en mer depuis plus de 80 ans. Le 11 novembre dernier, 83 ans presque jour pour jour après sa disparition, l'épave a été officiellement identifiée à une profondeur de 53 mètres.
Le Tonnant a connu un destin tragique alors qu'il fuyait les bombardements alliés. Armé de seulement quatre torpilles, il se retrouva confronté à un porte-avions américain avant de subir des grenades à plusieurs reprises, forçant son commandant, le lieutenant de vaisseau Antoine Corre, à saborder son navire après avoir évacué son équipage.
Pour localiser l'épave, l'équipe a utilisé des informations précises provenant des carnets de bord des marins et des outils modernes tels que des sondeurs multifaisceaux. Le professeur L'Her explique que : "Les informations consignées par le commandant avant le sabordage ont permis de circonscrire la zone de recherche. Nous avons pu confirmer que l'épave se trouvait bien à l'endroit prévu." Cette technologie a joué un rôle clé pour obtenir une image claire de l'épave, facilitant ainsi l'identification de sa taille typique de 92 mètres.
Notre compréhension de cette période tumultueuse de l'histoire est enrichie par les témoignages des survivants et des experts. Selon les historiens, la réaction des marins face à ces événements souligne leur patriotisme malgré la confusion. "Ce fut un moment complexe, et il est crucial de se rappeler la bravoure de ces hommes qui ont navigué entre des ennemis," affirme un expert en histoire maritime, interrogé sur cette période par Le Monde.
Le retour à la surface de l'épave du Tonnant n'est pas seulement un exploit technique, mais aussi une occasion d'explorer les vérités historiques souvent oubliées. L'équipe a pour projet d'identifier d'autres épaves de sous-marins de classe 1.500 tonnes, parmi lesquels le Sidi-Ferruch et le Conquérant, qui ont également disparu durant ces jours tragiques à Casablanca.







