Dans le paysage de l’épargne en France, un affrontement récurrent étonne par sa longévité : le Plan d’Épargne en Actions (PEA) face à l'assurance-vie, jusqu'ici indétrônable. Si l'assurance-vie semble tout dominer, le vent de réforme qui souffle actuellement pourrait révéler le véritable potentiel du PEA. Ce dernier, qui a souvent été perçu comme l'outsider, commence à se transformer en outil de choix pour la transmission patrimoniale efficace.
Les limites du PEA : un panorama historique
Le PEA, bien que fiscalement attractif, a souffert de plusieurs restrictions, comme un plafond de versement de 150 000 euros, l’obligation de détenir un seul PEA par individu, et l’impossibilité de transmettre le capital au-delà du décès de son titulaire. Ces contraintes ont considérablement freiné son attrait par rapport à l'assurance-vie, qui offre une transmission simplifiée et une fiscalité favorable.
L'avantage évident de l'assurance-vie
Avec la possibilité de désigner plusieurs bénéficiaires et un abattement généreux de 152 500 € par bénéficiaire pour les sommes versées avant 70 ans, l'assurance-vie a souvent été le produit phare pour la transmission de patrimoine. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 18 millions de contrats d'assurance-vie contre seulement 7 millions de PEA, d’après la Banque de France.
Une réforme qui pourrait tout changer
Les nouvelles propositions législatives, attendues pour 2025, pourraient bouleverser l'écosystème de l'épargne. Parmi les principales réformes, on évoque :
- Suppression du plafond de versement : les épargnants pourraient verser autant qu'ils le souhaitent sur leur PEA.
- Liberté dans le nombre de PEA : la possibilité de posséder plusieurs PEA, tout comme avec l'assurance-vie.
- Harmonisation des règles de succession : introduction d'abattements similaires à ceux de l'assurance-vie et la désignation de bénéficiaires
Si ces mesures sont validées, le PEA pourrait enfin offrir des conditions équivalentes à celles de l'assurance-vie pour la transmission du patrimoine familial, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités.
Un nouveau public à séduire
Alors que le PEA attirait jusqu'ici principalement les amateurs de Bourse, cette réforme pourrait séduire une variété de profils, y compris :
- Les familles cherchant à diversifier leurs options de transmission ;
- Les jeunes actifs désireux d'anticiper leur avenir sans se soucier des plafonds ;
- Les entrepreneurs souhaitant profiter d'abattements successoraux sur leurs actions.
Le PEA n’est donc plus uniquement un outil d’investissement risqué, mais pourrait devenir un atout stratégique pour tous ceux envisageant une transmission patrimoniale réfléchie.







