L'avenir incertain des cépages hybrides en Europe : une décision qui fâche

La Commission européenne refuse de lever l'interdiction sur six cépages hybrides clés.
L'avenir incertain des cépages hybrides en Europe : une décision qui fâche
« Nous restons mobilisés » assure Christian Vigne, vigneron cévenol dont les vignes prospèrent à Massillargues-Attuech. M.L. - STEPHANE BARBIER

Le 4 décembre, lors d'un trilogue réunissant le Conseil, la Commission et le Parlement européen, l'avenir de six cépages hybrides — l'isabelle, le clinton, l'herbemont, le jacquez, le noah et l'othello — a été scellé. La Commission a pris la décision de ne pas réautoriser leur usage, malgré leur potentiel à répondre aux défis climatiques auxquels fait face le vignoble européen.

Ce choix controversé a suscité des réactions vives, notamment de la part d’Eric Sargiacomo, eurodéputé français. Selon lui, cette décision émanait des États membres plutôt que des pays producteurs, un constat que nombre de vignerons partagent. Ils se retrouvent dans une situation paradoxale, où la possibilité de planter ces cépages existe sans pour autant pouvoir les commercialiser comme « vin », mais seulement sous l'appellation « boisson à base de jus de raisin fermenté ».

Christian Vigne, un vigneron établi à Massillargues-Attuech, dénonce la concurrence déloyale que représente l'importation de vins étrangers issus de ces cépages. « Comment expliquer que des vins produits avec ces cépages peuvent circuler librement sur notre territoire alors que nous n'avons pas le droit de les vendre ? » s'interroge-t-il, illustrant ainsi les tensions qui existent au sein du marché viticole européen.

Face à une crise sévère qui frappe la viticulture française, il est crucial pour les vignerons de se mobiliser. Malgré les défis, de nombreux acteurs de l'industrie expriment leur désir de faire entendre leur voix. « Nous espérons que l'administration adoptera une position alignée avec les besoins du secteur viticole en mutation », estime Vigne.

Les cépages hybrides, réputés pour leur résistance aux maladies et leur capacité à faire face à la sécheresse, pourraient offrir une solution pragmatique et durable à l'essor du réchauffement climatique. Des experts, comme ceux de l'Institut français de la vigne et du vin (IFV), suggèrent que leur utilisation pourrait représenter un atout indéniable pour l'avenir du vignoble. Pourtant, la résistance des institutions européennes tend à freiner cette voie pleine de promesses.

Alors que les discussions continuent, une chose est certaine : la viticulture française demande des changements immédiats pour s'adapter aux réalités contemporaines. Les vignerons se heurtent à des décisions qui semblent déconnectées des enjeux environnementaux actuels, renforçant leur détermination à faire évoluer les réglementations.

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