Depuis le retour de Donald Trump à la présidence en janvier 2025, la politique migratoire s'est durcie, notamment grâce à des actions renforcées des agents de l'ICE. Le président a placé la lutte contre l'immigration illégale au cœur de sa stratégie, renforçant les pouvoirs des autorités de contrôle.
Les interventions de l'ICE, y compris dans les villes dites "sanctuaires" qui traditionnellement protègent les immigrés, sont devenues de plus en plus fréquentes, suscitant craintes et controverses parmi la population. Dans ce climat tendu, Joshua Aaron a lancé son application, ICEBlock, destinée à informer les utilisateurs sur la présence potentielle d'agents de l'ICE à proximité. L'application, cependant, n’a pas fonctionné longtemps avant d’être supprimée suite à des pressions exercées par la Maison Blanche sur Apple, qui a obéi à la demande de retirer l'outil controversé.
Pam Bondi, alors procureure générale des États-Unis, a personnellement contacté Apple en justifiant cette action par des accusations selon lesquelles l'application aurait été utilisée pour inciter à la violence contre les agents de l'immigration. Joshua Aaron a vigoureusement rejeté ces allégations, les qualifiant de non fondées et d'une atteinte à sa liberté d'expression.
Récemment, Aaron a déposé une plainte contre l'administration Trump, affirmant que cette suppression constituait une violation de son droit à la liberté d'expression tel que protégé par le Premier amendement. Son avocat, Noam Biale, soutient que les manœuvres de pression exercées par le gouvernement équivalent à une coercition inacceptable, ce qui rappelle des pratiques trop familières dans les régimes autoritaires où la liberté d'expression est muselée.
Cette affaire met également en lumière le phénomène de « jawboning », où les institutions publiques utilisent leur pouvoir pour influencer des acteurs privés tels que des entreprises technologiques afin de restreindre le discours libre. Des experts, comme ceux du Cato Institute, mettent en garde contre un tel comportement qui pourrait avoir des répercussions profondes sur la démocratie.
En parallèle, plusieurs autres applications qui soutenaient la transparence vis-à-vis des actions de l'ICE, telles que Eyes Up, ont également été retirées de l'App Store dans le cadre de cette campagne de censure.
La justice devra maintenant examiner la validité de la plainte d'Aaron et décider si l'application ICEBlock pourra faire son retour sur les plateformes de téléchargement. Ce procès représente un moment crucial dans la lutte pour la défense de la liberté d'expression, un droit fondamental qui est au cœur des valeurs américaines.







