Aujourd'hui, l'Eurogroupe est sur le point d'élire son nouveau président, et l'un des principaux candidats est Kyriakos Pierrakakis, le ministre des Finances grec. Son accession à ce poste constituerait une victoire symbolique pour la Grèce, qui a su surmonter une décennie de crise économique marquée par l'austérité imposée par les institutions européennes, notamment par Bruxelles. Ce revirement est d'autant plus surprenant qu'il y a dix ans, la Grèce se débattait avec une dette abyssale, frôlant le célèbre "Grexit".
Selon des analystes de Le Monde, cette candidature illustre le changement radical du pays, qui est ainsi devenu le modèle à suivre au sein de l'Union européenne. Avec un ratio de la dette publique qui est passé de 210 % du PIB en 2020 à environ 150 % aujourd'hui, la Grèce a entrepris de profondes réformes structurelles, favorisées par un secteur touristique en pleine expansion et des programmes de privatisation ambitieux.
Kyriakos Pierrakakis est également perçu comme une figure capable de renforcer l'image de la Grèce à l'international, faisant de l'Eurogroupe un espace de collaboration plus efficace. En effet, le pays a enregistré une croissance de 2,5 % en 2025, surpassant ainsi la moyenne de la zone euro de 1,2 %, et affichant un taux de chômage en baisse, témoignant d'un redressement tangible.
La situation n'est pas sans ses défis. Vincent Van Peteghem, le vice-Premier ministre belge, émerge comme un concurrent sérieux, avec une expertise précieuse en matière de négociation au sein de la complexité politique belge. Son élection pourrait apporter une nouvelle dynamique à l'Europe, notamment en ce qui concerne le traitement des avoirs russes gelés, un enjeu majeur dans le contexte actuel.
Du côté allemand, aucune candidature pour l'Eurogroupe n’a été annoncée, Berlin se concentrant plutôt sur la présidence de la Banque Centrale Européenne, dont la succession de Christine Lagarde se profile à l'horizon 2027. Parmi les candidats potentiels figurent Joachim Nagel, président de la Bundesbank, et Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, qui défendent des positions de rigueur budgétaire.
En somme, la position éventuelle de Kyriakos Pierrakakis à la tête de l'Eurogroupe pourrait non seulement symboliser un virage décisif pour la Grèce, mais aussi pour l'Europe dans son ensemble. Cela marquerait une ère où l'unité et la coopération primeraient, faisant de ce moment un tournant significatif dans l'histoire économique européenne.







