Un meurtre survenu à Eysines au printemps 2024 a propulsé les enquêteurs sur la piste d'un vaste réseau de trafic de cocaïne et de cannabis. Ce réseau, surnommé Calivraison33, était dirigé par un détenu depuis sa cellule à la prison de Poitiers-Vivonne. Ce dernier, reconnu comme le principal instigateur, a été condamné à six ans de prison ferme.
Laurine, surnommée « Lolo livreuse », âgée de 34 ans, a plongé dans cet univers criminel en 2024. Mère d’une adolescente, elle réalise des livraisons de cannabis et de cocaïne à domicile, notamment à Arcachon, La Teste-de-Buch, et autres communes environnantes, le tout orchestré via les messageries Telegram et Snapchat. Lors de son procès, elle se définit comme une « petite main » du réseau, affirmant vouloir quitter définitivement ce milieu. Un constat qui interpelle les magistrats, qui jugent son témoignage authentique et sa volonté de changement sincère.
Cette affaire a éclaté après le meurtre de Houssam Aissaoui, un dealer actif du réseau, tué le 6 mai 2024. Alors qu'il se rendait à un rendez-vous pour une livraison de drogue, il a été abattu sur un parking, un acte prémédité orchestré par Mohammed Djemai, incarcéré à Poitiers en tant que beau-frère de la victime. L’escroquerie visait à lui dérober 28 000 euros, un plan qui s’est soldé par un drame tragique.
Les premiers éléments de l’enquête révèlent un chiffre d'affaires estimé à 9 000 euros par jour pour l’ensemble des membres du réseau. Les dispositifs de distribution étaient bien rodés, et Laurine, considérée comme l'une des chefs d'équipe, écoulait quotidiennement de grandes quantités de drogues, notamment 500 grammes de cannabis et 200 grammes de cocaïne, parcourant les rues d’Arcachon.
Les autorités, depuis le début de l’affaire, ont intensifié leurs efforts pour démanteler ce réseau. Le 30 septembre 2024, une série d’interpellations a eu lieu, dont celle de Djemai, qui a nié toute implication. Des experts en criminologie soulignent que le mode opératoire de Calivraison33 reflète une structure mature, maîtrisant parfaitement les rouages des échanges illicites.
En parallèle, l’affaire a mis au jour l’implication d’un ostéopathe de 35 ans, utilisant son cabinet comme façade pour écouler des stupéfiants. Ce dernier a été arrêté et a reconnu sa culpabilité, indiquant que son addiction avait eu des conséquences dévastatrices sur sa vie personnelle et professionnelle.
Ce cas met en lumière les enjeux majeurs liés à la drogue en France et souligne la nécessité d'une approche intégrée impliquant les justice, police et santé publique pour lutter contre ce fléau qui touche, plus que jamais, la jeunesse de nos villes.
À l'heure actuelle, les condamnations des membres du réseau continuent de tomber, laissant présager un inquiétant phénomène en pleine expansion. Les investigations se poursuivent pour débusquer d’éventuels complices et démanteler les derniers bastions de cette organisation criminelle. Cette affaire illustre bien les défis que représente la lutte contre le narcotrafic et souligne l’urgence d’une réponse cohérente de la part des autorités.







