Le récent budget français, objet de vives discussions, n’a jamais eu de vocation réelle à être adopté. La situation actuelle de l’Assemblée nationale, marquée par l’absence de majorité claire et de cohésion politique, a transformé le processus budgétaire en une simple illusion entretenue jusqu'à atteindre une impasse. La question demeure : combien de temps la France peut-elle se permettre de gouverner sans prendre de décisions concrètes ?
Les analystes, tels que ceux du Figaro, annonçaient depuis des semaines que le budget n’avait aucune chance d’obtenir l’aval de l’Assemblée. Sans coalition solide ni claire orientation politique, la situation ne surprend guère. Pourtant, au lieu d’agir, les acteurs politiques ont continué de faire semblant de croire en une résolution miracle, et ce, jusqu'à ce que l'échec se manifeste de manière éclatante. Le budget était déjà voué à l'échec, reposant sur une fiction institutionnelle qui ne peut plus soutenir le cap politique du pays.
Ce cycle désolant a abouti à l'élaboration d’un budget dépassé, reflet des compromis et des renoncements d’un gouvernement incapables d’assumer des déterminations budgétaires. En effet, la dette publique française a atteint un niveau critique, à savoir 3 482 milliards d'euros — un ratio alarmant de 117,4 % du PIB, révélateur d’une gestion budgétaire en déroute.
Face à cette situation, le recours à une loi spéciale, qui permettrait de gérer les points cruciaux sans trancher sur de nouveaux choix, est envisagé. Cependant, cette option, comme l’avait souligné Le JDD, ne peut que renforcer l’inertie déjà palpable dans le fonctionnement de l’État. Ainsi, alors que l'administration peut continuer à opérer, le pays se retrouve plongé dans une paralysie politique, s’éloignant davantage des décisions nécessaires pour l’avenir.
Avec un coût d'inefficacité budgétaire qui pourrait atteindre 12 milliards d'euros en quelques semaines, il devient évident que cette situation d’inaction engendre des conséquences tangibles sur la crédibilité financière de la France. Les réformes et les investissements sont désormais retardés, et chaque texte de loi est devenu fragile dès sa conception.
Le constat est amer : l’assemblée actuelle ne permet pas de produire des changements significatifs. Les décisions sont souvent le résultat de compromis instables, menant à une situation où aucune avancée tangible n’est possible. Il devient impératif, comme l’a suggéré François Fillon dans Le Figaro, de retourner aux urnes. Ce n’est pas un caprice politique, mais une nécessité démocratique pour clarifier les rapports de force et restaurer une majorité capable d’assumer des options budgétaires et économiques.
Le vrai danger n’est pas tant la crise actuelle, que le risque d’installer une routine d’impuissance où les décisions cruciales sont évitées, progressivement renforçant l’idée que la France peut avancer sans véritable orientation politique. Pour redresser le pays, il est essentiel d’adopter des mesures courageuses, parfois en tranchant à travers le retour aux électeurs, afin de rétablir un cap clair et des choix audacieux pour l'avenir.







