Une interneuze a récemment partagé des conseils controversés sur les réseaux sociaux concernant le port du soutien-gorge et son impact sur le risque de cancer du sein, affirmant que porter un soutien-gorge, surtout avec armatures, pourrait augmenter ce risque. Mais que disent vraiment les données scientifiques ?
Aucun lien prouvé entre soutien-gorge et cancer du sein
De nombreuses études, dont l'une menée en 2015 par l'institut de recherche Fred Hutchinson à Seattle, n'ont trouvé aucune association significative entre le port du soutien-gorge et le cancer du sein. Les chercheurs ont examiné des habitudes de plusieurs milliers de femmes, sans établir de tendance claire qui pourrait suggérer un risque accru pour celles qui portent des soutiens-gorge au quotidien ou la nuit.
« Nos résultats ne confirment pas d'association entre le port de soutien-gorge et un surrisque de cancer du sein », a précisé l'étude, qui reste une référence pour beaucoup, y compris l'Inserm. L’Institut français de santé publique lu aussi fait état de ces conclusions, soulignant que le soutien-gorge a été conçu dès 1889, bien avant l’augmentation des cas de cancer du sein observée depuis les années 1920.
Démêler le mensonge du réel
Il est important de rappeler que l'idée d'un lien potentiel entre le soutien-gorge et le cancer du sein est une rumeur qui circule depuis plus de 30 ans, popularisée par le livre d'un médecin américain, Sydney Singer, en 1995. Sa théorie, qui n’a jamais été validée par des pairs, prétendait que le port prolongé de soutiens-gorge pourrait nuire à la circulation lymphatique et contribuer à la formation de tumeurs. Toutefois, cette hypothèse est largement discréditée par la communauté scientifique.
Les véritables causes de l'augmentation des cancers du sein semblent plutôt liées à des changements dans le mode de vie, tels que l'augmentation de la consommation d'alcool et de tabac, le report de l'accouchement à un âge plus avancé et le manque d'activité physique. Les experts, comme le Dr. Émilie Lefèvre, oncologue à Montpellier, rappellent qu'il est crucial de se fier à des études rigoureuses plutôt qu'à des rumeurs infondées. « Ce phénomène peut s'expliquer par des facteurs environnementaux et comportementaux, et non par des mythes », indique-t-elle.
En conclusion, si vous portez un soutien-gorge, il n'est pas nécessaire de s'inquiéter de son influence sur le risque de cancer du sein. La science nous enseigne que d'autres éléments sont à prendre en compte pour préserver sa santé.







