Le 19 décembre 2025, une trentaine d'agriculteurs s'est rassemblée au Touquet, face à la villa du couple Macron, pour exprimer leur colère dénotant une crise agricole qui perdure. Cette mobilisation, organisée par la FDSEA, s’inscrit dans un contexte de mécontentement grandissant à l’égard des politiques agricoles européennes. Des slogans tels que « RIP AGRI », « Non au Mercosur » et « Mange Français » ont été affichés, tandis qu’un cercueil symbolique a été déposé devant la résidence, sous la surveillance des forces de l'ordre.
Selon Benoît Hédin, vice-président du syndicat agricole FDSEA de Montreuil-sur-Mer, l'action visait à dénoncer des décisions politiques perçues comme défavorables au secteur : « Nous voulons faire entendre notre ras-le-bol face à la concurrence déloyale et à l’importation de produits sans réglementation, qui inhibe notre compétitivité », a-t-il déclaré. Cette indignation est partagée par de nombreux agriculteurs, comme Marc Delaporte, qui se lamente : « Deux ans de manifestations et aucune avancée concrète. Les importations à bas coût mettent en péril notre avenir. »
L'actualité se complique avec les déclarations d'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui a annoncé sa confiance quant à la signature imminente de l’accord avec les pays du Mercosur, malgré les résistances de la France et de l'Italie. La FNSEA, premier syndicat agricole français, a réagi en appelant à une mobilisation continue. Son porte-parole a souligné que, malgré ce report, cela reste « insuffisant ».
Ce traité, en négociation depuis près de 25 ans, vise à faciliter les échanges entre l’Union européenne et plusieurs pays d'Amérique du Sud. Posant des craintes pour les filières européennes, il pourrait entraîner une augmentation significative des importations de viande, sucre, riz et autres produits agricoles. De l’avis de nombreux experts, la signature de cet accord pourrait aggraver les déséquilibres économiques en place et exacerber la crise actuelle.
Les agriculteurs espèrent enfin que leur message sera entendu et que des mesures concrètes seront prises pour protéger leurs intérêts. Alors que le secteur lutte pour sa survie, il devient impératif pour les gouvernements européens d'envisager des réformes favorables à l'agriculture locale. Ces événements témoignent d'une tension croissante qui pourrait redéfinir les contours de la politique agricole européenne.







