Face à une crise agricole persistante, des agriculteurs du Tarn-et-Garonne ont effectué une action symbolique mémorable en déversant des milliers de litres de sang animal sur la préfecture de Montauban, le 18 décembre dernier.
Ce geste choc vise à protester contre l'abattage systématique de bovins touchés par la dermatose nodulaire. Une vidéo diffusée par le Huffington Post montre une douzaine d'agriculteurs de la Coordination rurale (CR) déversant 3 000 litres de sang sur la façade de la préfecture à l'aide de cinq tracteurs. "Vous voulez saigner le monde agricole, il est là le sang du monde agricole. Régalez-vous avec ça pour le nettoyer maintenant", s'est exclamé un agriculteur, à l'attention de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard.
Le sang, d'un rouge vif, a également été déversé sur les murs des locaux de la mutualité sociale agricole (MSA) à Montauban, agrémenté de déchets et de fumier. Cette action a pour but d'alerter l'État sur ce qu'ils considèrent comme une violence faite aux animaux, soulignant que plus de 4 000 vaches ont été abattues depuis le début de l'épidémie. "À un moment, on ne peut plus laisser faire", a déclaré Julien Aurières, co-président de la Coordination rurale du Tarn-et-Garonne, à l'AFP.
Une colère croissante : un contexte tendu pour les agriculteurs
Cette action s'inscrit dans un contexte de mécontentement grandissant des agriculteurs. Depuis l'accélération de l'abattage des bovins contaminés, de nombreuses manifestations ont eu lieu notamment dans le Sud-Ouest. Des milliers d'agriculteurs de France se sont d'ailleurs rassemblés à Bruxelles, en solidarité avec leurs collègues européens. Malgré une rencontre matinale des représentants des principales organisations agricoles avec le Premier ministre, le gouvernement a affirmé qu'il ne tolérerait plus de nouvelles manifestations durant les fêtes de Noël, selon les propos de la porte-parole Maud Bregeon.
Alors que la crise agricole persiste, ce type d'actions attirent l'attention sur les défis auxquels font face les agriculteurs, suscitant des débats sur les politiques de sécurité alimentaire et la gestion des épidémies animales en France. De nombreux experts en agronomie s'interrogent également sur les répercussions de ces abattages sur la filière et l'avenir des exploitations agricoles.







