Ce jeudi matin, l'Assemblée nationale examine une proposition de loi essentielle pour la protection des enfants placés sous mesure d'assistance éducative. Initiée par le Parti socialiste, cette loi vise à assurer à chaque enfant un avocat, un soutien crucial pour les 380 000 jeunes concernés en France, qui vivent souvent un parcours difficile entre familles d'accueil, foyers et interventions des services sociaux.
« Ces enfants grandissent avec l'idée qu'ils ne comptent pour personne et qu'ils ne peuvent compter sur personne », a lamenté Ayda Hadizadeh, députée socialiste et auteure du texte, exprimant son optimisme quant à son adoption. Les avocats, indépendants des familles et de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), auraient pour rôle non seulement de faire entendre la voix de l'enfant, mais également de veiller à ce que des violences ne se produisent pas lors des placements ordonnés par le juge.
« Le juge, c'est le phare dans la nuit, l'avocat, c'est la veilleuse que l'enfant allume quand il a peur », a-t-elle ajouté, soulignant l'importance de ce soutien dans le quotidien des enfants placés.
Ce débat intervient dans un climat particulièrement sensible, suite à la diffusion d'une vidéo choquante montrant un enfant agressé dans un foyer à Paris. Cet incident a suscité une réaction vive de la part de nombreuses associations, notamment le Comité de vigilance des enfants placés. Son co-fondateur, Lyes Louffok, a interrogé les députés sur leur présence lors du vote, rappelant l'urgence d’agir pour protéger ces jeunes victimes.
Actuellement, le juge a la possibilité de désigner un avocat seulement « lorsque l'intérêt de l'enfant l'exige » et si l'enfant est jugé « capable de discernement », un critère qui pourrait être revu avec la nouvelle loi. Le soutien de Gérald Darmanin, ministre de la Justice, ainsi que l'adoption de cette proposition en commission, montrent que le projet bénéficie d'un large soutien, bien que certains, comme le Rassemblement national et Les Républicains, s'inquiètent du coût potentiel et du risque de judiciarisation excessive.
En parallèle, une autre proposition de loi visant à garantir la protection de mineurs suspectés d'être majeurs sera également débatue. Ce texte vise à assurer que ces jeunes, en attendant la décision sur leur statut, ne soient pas laissés sans abri, une problématique alarmante selon le député PS Emmanuel Grégoire.
Alors que la protection de l'enfance est plus que jamais au cœur des préoccupations sur la scène politique française, cette journée à l'Assemblée pourrait marquer un tournant significatif pour les droits des enfants vulnérables.







