Près de 80 personnes âgées ont récemment été transférées de la résidence des Écrins d’Aliénor vers Les Jardins d’Arcadie. Ce déménagement, prévu depuis mi-octobre, suscite de vives interrogations au sein des familles, qui dénoncent un manque de transparence. Une proche d'une résidente déplore : "Ma grand-mère a été informée de ce déménagement lors d'une surprise en bus, sans véritable explication".
À la fin novembre, la maison de retraite située rue Denfert-Rochereau était presque vide, ne comptant plus qu’un seul pensionnaire. Si la nouvelle résidence, Les Jardins d’Arcadie, est à quelques centaines de mètres et offre des logements potentiellement plus adaptés, les familles se questionnent sur les modalités de ce transfert
"Nous avons été informés au dernier moment. Ma grand-mère ne voulait pas changer et a subi cette pression sans être consultée," déclare la petite-fille d'une résidente de 95 ans. Le nouveau logement, bien que plus agréable, impose un loyer supérieur, générant un stress considérable pour ces familles déjà préoccupées par leur situation.
La direction de l’autonomie du Conseil départemental a été alertée, notant qu’elle n’avait pas été prévenue des changements imminents. Cela a soulevé des doutes quant à la légalité de la procédure adoptée, un représentant de l’association des familles affirme : "Il n’est pas acceptable que des personnes vulnérables soient ainsi manipulées sans soutien ou information suffisante".
Marc Delmas, gérant d’Aliénor Gestion, se défend en précisant que toutes les démarches ont été réalisées conformément à la loi, et que le consentement des résidents a été recueilli. Il explique que le déménagement a émergé à la suite d’un différend avec des copropriétaires sur des travaux nécessaires à l’ancien établissement. "Nous recherchons exclusivement le bien-être des résidents, en leur offrant un cadre de vie plus moderne,” assure-t-il.
Toutefois, le malaise persiste. De nombreux résidents ont été poussés à signer des documents sans la présence de leurs proches, ce qui soulève des questions d'éthique et d’abus de faiblesse. Une plainte pour abus sur personnes vulnérables a d’ailleurs été déposée auprès du parquet de Cahors.
Les Jardins d’Arcadie, bien que promettant des installations adaptées aux besoins des seniors, n'effacent pas les inquiétudes suscitées par ce transfert précipité. L’incertitude plane toujours sur la situation des résidents, dont l’avenir est désormais incertain, alors que deux logements restent vacants dans la nouvelle résidence.
Les interrogations sur la manière dont ces changements ont été orchestrés persistent : les résidents avaient-ils réellement toutes les informations nécessaires pour prendre une décision éclairée, ou ont-ils agi sous pression, trompés par une communication floue et peu claire ? Cette situation complexe invite à une réflexion plus large sur la gestion des maisons de retraite en France.







