La Fondation des femmes lance un cri du cœur à l'échelle nationale, exhortant à la création d’un observatoire des féminicides. L’organisation décrit la situation actuelle comme "alarmante" et met en lumière la "démobilisation" des autorités face à ce fléau.
Cette proposition, soutenue par l'Union nationale des familles de féminicides (UNFF), s'inscrit dans un contexte de hausse significative des cas de féminicides conjugaux, avec une augmentation de 11% en 2024. À ce jour, 107 femmes ont perdu la vie, victimes de leur partenaire ou ancien partenaire, indiquent les statistiques.
Les deux organismes font également état d'une inquiétude croissante pour l'année 2025, en tenant compte des 26 féminicides survenus durant les mois d'octobre et novembre, soit un toutes les deux jours. "Ces actes de violence ne sont pas inévitables", insistent-ils, mais résultent de dysfonctionnements qui persistent malgré des solutions reconnues et mises en place.
Les dispositifs tels que les bracelets anti-rapprochement, les ordonnances de protection ou les téléphones grave danger sont disponibles, mais ne peuvent fonctionner efficacement sans un accompagnement adéquat. "Il est impératif de constituer un observatoire national capable d’évaluer et de suivre l’impact des politiques publiques", affirment la Fondation des femmes et l'UNFF.
Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a qualifié cette situation de "insupportable", se disant engagé à renforcer la mobilisation des forces de sécurité. Dans le même élan, Aurore Bergé, ministre déléguée à l'Égalité entre les femmes et les hommes, admet que la France est confrontée à un "échec collectif" dans la lutte contre les féminicides.
Elle appelle à une "révolution culturelle" des mentalités afin d'éradiquer cette violence systémique. Par ailleurs, elle espère que le projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes sera examiné rapidement par le Parlement, visant à renforcer la formation et la prévention, pour sécuriser davantage les femmes vulnérables.
Cette demande pour un observatoire national a également été renforcée par des experts en sociologie, qui soulignent l’urgence d'une approche holistique et collaborative pour combattre ce fléau. Le mouvement de sensibilisation continue de croître, espérant changer les mentalités et mettre fin aux féminicides en France.







