Roger Lumbala, ancien leader rebelle et chef militaire, est jugé en France pour sa complicité dans des crimes contre l'humanité commis par ses troupes en République démocratique du Congo (RDC) entre 2002 et 2003. Les parties civiles ont plaidé jeudi devant la cour d'assises de Paris, affirmant que Lumbala devait rendre des comptes pour les atrocités dont ont été victimes des Congolais durant les conflits violents que connaissent la région.
Exprimant son dédain pour la légitimité de la justice française, Lumbala a choisi de ne pas assister aux débats. Mais les témoignages poignants des victimes continuent de faire entendre leur voix. Des Congolais, lors de ce procès, ont relaté des actes horribles tels que des viols collectifs, des esclavages sexuels, et des exécutions sommaires lors d'une opération militaire baleinée ''Effacer le tableau''.
Les avocats représentant les victimes ont fait savoir qu'une condamnation par une juridiction nationale européenne serait historique. Elle pourrait constituer un message fort contre l'impunité qui règne depuis des décennies dans des conflits qui ont causé la mort de millions de personnes et des déplacements massifs, souvent pour s'approprier les riches ressources naturelles de la RDC.
Les avocats, comme Henri Thulliez, ont averti que le jugement ne serait qu''une partie émergée de l'iceberg'' des atrocités perpétrées durant ces périodes sombres de l'histoire congolaise. Ils soutiennent que la décision de justice pourrait non seulement aider les victimes à se reconstruire, mais aussi renforcer l'espoir d'une justice réelle dans d'autres conflits à venir.
Me Clémence Bectarte, qui défend de nombreuses femmes victimes d'exactions, a clairement indiqué que Lumbala, bien qu'il ne soit pas directement impliqué dans les actes de violence physiques, porte la responsabilité de la souffrance causée par ses soldats. Ces derniers se disaient ''soldats des Effacés'' et se réunissaient pour semer la terreur au nom de Lumbala.
Des experts en droits humains, comme ceux de la Ligue des droits de l’homme, estiment qu'une condamnation est nécessaire pour poser les bases d'une justice durable. Dans son plaidoyer, l'avocate Claire Deniau a ajouté que Lumbala était un ''maillon indispensable'' d'une ''entreprise mafieuse'' qui exploitait les ressources naturelles du pays tout en garantissant la terreur au sein des populations.
Les réquisitions, attendues tout prochainement, pourraient, selon certains analystes, marquer un tournant pour la justice internationale et envoyer un message puissant à tous ceux qui pensent encore pouvoir agir en toute impunité.







