En proie à des difficultés financières après six ans de croissance fulgurante, le groupe ACI a obtenu, ce mardi, un nouveau délai commandé par le tribunal de Lyon, évitant ainsi une liquidation immédiate. Ce sursis, valable jusqu'au 4 février 2026, laisse encore un espoir de redressement pour cette holding, co-fondée en 2019 par Philippe Rivière.
Cette décision du Tribunal des activités économiques (TAE) survient alors que plusieurs filiales ont déjà été vendues ou mises en vente, le groupe ayant connu des acquisitions rapides de plus de 35 entreprises au cours des dernières années. Selon des sources proches de l'affaire, parmi les entreprises rachetées, certaines ont vu leurs opérations gravement affectées, laissant plus de 1 300 emplois en péril.
Le François Fort, coordinateur de la CGT-Métallurgie, met en garde contre la stratégie mise en place : "Laisser mourir la holding tout en préservant le maximum de filiales est peut-être la moins mauvaise solution." Ce sentiment est partagé par de nombreux acteurs du secteur, qui voient dans la revente des entités de ACI un moyen de sauver des emplois tout en évitant un effondrement total.
Les avocats de M. Rivière ont exprimé leur confiance en la capacité de rétablir la situation. "Nous continuons à explorer des pistes pour un projet viable d'ici 2026", a déclaré Philippe Rivière après l'audience. Cependant, cette confiance est tempérée par des accusations de siphonnement de trésorerie, que les syndicats attribuent à la direction actuelle.
En parallèle, des enquêtes pénales pour abus de biens sociaux sont en cours, alimentant la controverse autour de la gestion de ACI. La CGT a également appelé à un plan de sauvetage d'envergure nationale, visant à mobiliser les acteurs économiques et l'État pour accompagner les restructurations nécessaires.
Ce nouveau sursis pourrait permettre aux responsables d'ACI de développer des stratégies de relance tout en prenant en compte les enjeux sociaux. À cet égard, la vente récente de la société Roche Méca Tech à Ateliers Agiles représente un pas positif, avec la promesse de maintenir une partie des emplois en place.
L'avenir d'ACI Group dépendra en grande partie de sa capacité à convaincre les partenaires financiers et industriels de soutenir son redressement et à restaurer la confiance auprès des employés et des clients. Dans un secteur industriel en pleine transformation, la voie du redressement semble ardue, mais pas impossible.







