Dans l'arène médiatique, le Rassemblement National (RN) est souvent stigmatisé comme un parti antirépublicain et populiste, une étiquette qui semble se solidifier avec le soutien que lui accordent 42 % des Français selon une enquête récente de l'IFOP-Fiducial.
Face à cette réalité, les patrons se retrouvent sous le feu des critiques, accusés d'entretenir des relations ambigus avec un parti jugé infringable. Comme l'affirme Laurent Mauduit dans son ouvrage Collaborations, Enquête sur l’extrême droite et les milieux d'affaires, les affaires et la politique ont souvent cheveux écartés, et les patrons d'aujourd'hui ne seraient pas différents.
Depuis peu, les chefs d'entreprise sont régulièrement interrogés sur leurs interactions avec des figures de droite extrême telles qu'Éric Zemmour ou Jordan Bardella. L'organisation patronale a, semble-t-il, aussi découvert qu'inviter un représentant du RN à débattre lors de forums économiques provoque un torrent de reproches, comme en témoigne une des premières présidents de mouvements patronaux.
Cependant, il est essentiel de reconnaître que la relation entre les patrons et les partis politiques ne se limite pas au RN. Les entreprises cherchent à préserver leur avenir, peu importe l'étiquette politique. Dans ce contexte, rencontrer des membres du RN pour discuter de questions économiques est perçu comme une démarche pragmatique et nécessaire.
« Si un membre du RN arrivait au pouvoir, il serait de notre responsabilité de dialoguer pour protéger nos intérêts », déclare une chef d'entreprise au micro de Le Monde. Pour elle, la survie économique des entreprises prime avant toute idéologie politique.
Cette nécessité de dialogue est renforcée par l'inquiétude croissante des chefs d'entreprise face à des choix politiques qui pourraient impacter leurs activités. Tous s'accordent à dire que le RN, malgré ses attributs, représente un acte d'écoute et une porte ouverte à des propositions constructives pour l'économie française.
La réticence des autres partis, comme ceux de la gauche radicale, d'interagir avec les secteurs d'affaires laisse un vide qui amplifie l'attrait des discussions avec le RN. Un chef d’entreprise s'interroge : "Pourquoi devrions-nous renoncer à influencer un parti qui pourrait un jour gouverner ? " Cette perspective, loin d'être utopique, est partagée par un nombre croissant de patrons qui voient dans le RN une opportunité de faire entendre leur voix et d'orienter son programme économique vers des mesures plus libérales, contournant ainsi un paysage politique traditionnellement rigidifié.
Alors que le débat autour de l'éthique des relations avec le RN persiste, il est avéré que la mouvance politique en France est en transformation. Les chefs d’entreprise, en quête de solutions viables pour l’économie, ne peuvent, ni ne doivent, ignorer cette réalité.







