Le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a exprimé clairement la position de la France concernant le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur. Lors d'une allocution à l'Assemblée nationale, il a averti que si la Commission européenne tentait d'imposer cet accord dans les jours à venir, la France voterait contre.
Cette déclaration intervient alors que le président Emmanuel Macron a également souligné la nécessité d'une opposition ferme en cas de pression des instances européennes. Selon la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, Macron est résolu à défendre les intérêts agricoles français et à éviter un passage en force de l'accord.
La résistance française trouve un écho en Italie, où la Première ministre Giorgia Meloni a déclaré qu'il serait prématuré de signer l'accord sans garanties suffisantes pour le secteur agricole. Elle a exprimé la conviction que ces conditions seraient réunies au début de l'année prochaine. Cela pourrait contrarier les plans de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait fixé un objectif de signature avant la fin de l'année pour maintenir la crédibilité de l'UE vis-à-vis de ses partenaires latino-américains.
La position de la France, soutenue par d'autres pays comme la Pologne et la Hongrie, pourrait créer une minorité de blocage au sein des 27 États membres, empêchant ainsi l'examen de l'accord lors de la prochaine réunion. Des experts du domaine agricole, tels que Julien Denormandie, ancien ministre de l'Agriculture, évoquent des craintes quant aux impacts potentiels de cet accord sur la production locale, notamment sur la viande et les produits laitiers, qui pourraient être menaçés par la concurrence sud-américaine.
Des organisations agricoles françaises, comme la FNSEA, ont également critiqué l'accord, arguant que les standards de production sud-américains ne sont pas comparables à ceux appliqués en Europe, ce qui pourrait entraîner des désavantages pour les producteurs locaux. Cette situation rappelle les débats précédents autour des accords commerciaux, comme ceux avec le Canada, où la protection des standards environnementaux et de santé publique avait été un point de tension majeur.
La France reste déterminée à défendre ses intérêts nationaux et ceux de l'agriculture face à ce qui est perçu comme une pression injuste de Bruxelles. Les mois à venir seront cruciaux pour la négociation de cet accord, et la mobilisation autour des enjeux agricoles continuera d'alimenter le débat public.







