Téhéran a récemment confirmé le lancement de trois satellites d'observation de fabrication nationale à partir de la base spatiale russe de Vostochny. Ce lancement, réalisé avec l'aide d'une fusée Soyouz, marque une étape significative pour l'industrie aérospatiale iranienne, un secteur étroitement surveillé par les puissances occidentales.
Les satellites, nommés Zafar-2, Paya et Kowsar 1.5, ont été conçus par le secteur privé iranien et pèsent chacun environ 150 kg. L'agence de presse officielle Irna souligne que Paya est doté de capacités d'intelligence artificielle, ce qui pourrait augmenter la précision des imageries satellites. Ces données seront cruciales pour la « gestion des ressources en eau » et la « surveillance environnementale », répondant ainsi aux défis écologiques du pays.
Les satellites orbiteront à une altitude d'environ 500 kilomètres et auront une durée de vie estimée entre trois et cinq ans. Malgré les avertissements de l'Occident concernant le potentiel militaire de cette technologie, l'Iran continue de défendre son programme spatial comme étant entièrement pacifique. Les responsables iraniens affirment que les satellites ne visent que des applications civiles.
Ce n'est pas la première fois que l'Iran utilise une fusée Soyouz pour ses lancements; en juillet dernier, un autre tir a été effectué depuis la même base. Le choix de Soyouz est justifié par sa fiabilité reconnue dans le milieu du lancement de satellites. Selon une source gouvernementale citée par France 24, « la collaboration avec la Russie dans le domaine spatial renforce notre activité tout en contournant les sanctions. »
Cependant, les préoccupations concernant l'évolution des technologies de lancement vers des fins militaires persistent. Des experts en sécurité, comme Marie Dumont de l'Institut français des relations internationales, soulignent que « les compétences acquises peuvent effectivement être transférées à des missiles balistiques. »
Malgré ces défis, l'Iran persiste dans sa volonté de développer une industrie aérospatiale autonome, montrant un engagement à long terme envers l'innovation, même en période d'isolement international. Le pays déploie également des efforts pour renforcer ses capacités avec ses propres infrastructures de lancement, notamment à Semnan et Chabahar.







