La justice française doit déterminer si une nourrice a tenté d'empoisonner une famille juive, soupçonnant cette dernière de frapper un coup d'éclat sur fond d'antisémitisme. Le procès, qui s'est tenu le mardi 9 décembre, porte sur cette femme algérienne d'une quarantaine d'années, accusée d'avoir introduit des produits ménagers toxiques dans le vin de ses employeurs.
Dès l'ouverture du procès au tribunal de Nanterre, la prévenue a nié toutes les accusations : "Je n'ai jamais touché aux produits ménagers, je ne faisais pas le ménage", a-t-elle clamé. L'affaire débute en janvier 2024, lorsqu'une mère, de confession juive et qui préfère garder l'anonymat, remarque une forte odeur de produits ménagers dans une bouteille de vin qu'elle a ouverte. D'autres incidents s'ensuivent, comme des odeurs de javel dans du jus de raisin et des réactions cutanées avec son démaquillant.
Les soupçons se sont intensifiés, notamment à cause des témoignages des enfants. Ces derniers auraient vu leur nourrice jeter à terre des livres de prière et frapper les mezouzot, des accessoires religieux placés à l’entrée des maisons, comme l'a affirmé Maître Sacha Ghozlan, l'avocat de la famille. Ces éléments, selon les défenseurs de la famille, sont symptomatiques d'une animosité antisémitique.
Une affaire marquée par des accusations complexes
La suspecte, de 42 ans, est représentée par son avocate, qui conteste toute motivation antisémitique. "Elle a émis des propos malheureux, reconnaissant une certaine jalousie à l’égard de la situation financière de la famille", explique Maître Solange-Astrid Marie. Celle-ci préconise que les tensions s'expliquent plutôt par des conflits d'ordre personnel et financier.
En revanche, pour des représentants de la communauté juive comme Yonathan Arfi, président du Crif, cet incident s'inscrit dans un climat général d'augmentation de l'antisémitisme en France, notamment rappelez-vous ce qui s'est passé depuis le 7 octobre 2023, période durant laquelle de nombreux cas victimes d’actes antisémites ont été rapportés.
La nourrice est en détention provisoire depuis ce même mois de février 2024, et fait l'objet d'une Obligation de quitter le territoire français. Le procès, quant à lui, se poursuit, et les débats suscitent un intérêt croissant au sein de l'opinion publique, divisant les opinions sur la complexité des motifs derrière les accusations.







