Dans un climat de détresse économique, un bâtiment gouvernemental a été attaqué à Fassa, au sud de l’Iran, le 31 décembre, peu après le déclenchement de mobilisations populaires contre la hausse des prix. Ces violences, survenues dans un contexte de mécontentement croissant, n'ont pas été directement liées par les autorités aux manifestations, malgré les signaux de tension qui traversent le pays.
Le chef du pouvoir judiciaire de Fassa, Hamed Ostovar, a rapporté que l'entrée du bâtiment avait subi des dommages sans précisions sur les circonstances de l'attaque. Ce signal alarmant survient alors que des commerçants et des étudiants, notamment dans la capitale, Téhéran, expriment leur mécontentement face à l'hyperinflation et à la crise économique qui ravage le pays. Selon l'agence de presse Irna, des étudiants ont protesté dans plusieurs universités, soulignant l'ampleur croissante de la révolte populaire.
Une réponse ferme a été annoncée par les autorités, qui ont déclaré que toute transformation des manifestations pacifiques en actes de violence sera suivie de conséquences judiciaires. Le procureur général de la République islamique, Mohammad Movahedi-Azad, a reconnu la légitimité des revendications économiques tout en appelant à la retenue pour éviter la déstabilisation.
Le 31 décembre, le service de renseignement israélien, le Mossad, a exprimé son soutien aux manifestants via le réseau social X, intensifiant ainsi les tensions avec un gouvernement iranien déjà sur ses gardes. L'Iran accuse régulièrement Israël de tenter de semer le trouble sur son territoire.
Des manifestations ont débuté à Téhéran, avec une attention particulière sur le marché des téléphones mobiles. Le climat économique est délicat, le rial continuant de s'effondrer face au dollar, et les produits de première nécessité deviennent de plus en plus inaccessibles pour une large partie de la population. Les préoccupations économiques sont exacerbées par des facteurs externes, notamment la menace persistante de conflits régionaux, faisant peser une anxiété supplémentaire sur les citoyens.
Ce mouvement actuel, bien que moins intense que les manifestations de 2022 qui avaient suivi la mort de Mahsa Amini, témoigne d'un besoin pressant de changement. Les experts soulignent que la période actuelle pourrait marquer une étape significative dans la lutte des Iraniens pour leurs droits et leur dignité dans une société de plus en plus frustrée par l'inaction gouvernementale. Selon le quotidien Etemad, « tout le monde ici se bat pour un bout de pain », illustrant la profondeur de la crise économique.
Les événements récents sont un rappel poignant des luttes passées, lorsque des manifestations massives avaient eu lieu en 2019 après une hausse des prix du carburant. À l'époque, la contestation s'était étendue à cent villes, provoquant des dizaines de morts. Le gouvernement doit désormais naviguer avec prudence pour éviter que la colère populaire ne se transforme en une vague de violence incontrôlable.







