Alors que la pollution atmosphérique reste un enjeu majeur de santé publique, l'Île-de-France s'engage fermement dans une transformation énergétique des transports. À partir de 2026, l'huile végétale hydrotraitée (HVO) remplacera progressivement le gazole dans les bus et cars de la région, promettant une réduction de 80 % des émissions de CO2.
En février dernier, Valérie Pécresse, présidente de la région, avait annoncé que 100 % des 10 670 bus et cars d'Île-de-France n'utiliseraient plus de diesel d'ici fin 2025. Néanmoins, cette ambition se heurte aux difficultés logistiques et aux délais de livraison de nouveaux véhicules. Aujourd'hui, 65 % du parc reste encore équipé de moteurs Diesel ou hybrides, tandis que 25 % fonctionnent au biométhane et 10,5 % à l'électricité.
Pour amorcer le changement, Ile-de-France Mobilités (IDFM) a choisi le HVO, un carburant issu de matières premières naturelles comme les déchets alimentaires. Cette alternative, à la fois inodore et techniquement compatible avec les véhicules existants, permettra de diminuer considérablement l'impact environnemental des transports en commun. Selon Laurent Probst, directeur général d'IDFM, "le HVO est une étape intermédiaire vers notre objectif d'un parc roulant 100 % propre d'ici 2029, avec une majorité de bus au biogaz et le reste électrique".
Un investissement pour l'avenir
Ce changement de carburant se traduira par un surcoût annuel estimé à environ 20 millions d'euros. Les opérateurs comme Keolis, Transdev et RATP Cap se fourniront principalement auprès de producteurs basés en Europe, notamment aux Pays-Bas et près de Marseille. Actuellement, environ 3 500 des 5 000 bus diesels sont déjà convertis au HVO, et 67 des 126 centres opérationnels de bus ont leurs cuves prêtes à l'emploi.
La transition complète est planifiée pour mi-2026, avec un objectif d'atteindre 90 % de bus fonctionnant au HVO d'ici avril 2026. Toutefois, environ 10 % des bus encore en circulation, souvent les plus anciens, resteront exclus de cette transformation en raison de leur incompatibilité.
Les défis de la vétusté
Parallèlement à cette transition, le parc de véhicules de transport d'Île-de-France se heurte à un vieillissement préoccupant. Les chiffres publiés récemment montrent que l'âge moyen des bus en grande couronne a grimpé de 6,6 ans en 2019 à 8,7 ans en 2024, entraînant des coûts de maintenance accrus. Des milliers de nouveaux bus, pour partie électriques ou fonctionnant au biogaz, sont en commande, mais le fournisseur Iveco rencontre des difficultés de production, retardant ainsi la mise en circulation de nouveaux véhicules.
Malgré cela, l’objectif est clair : d'ici 2030, la quasi-totalité des vieux diesels sera remisée. A ce sujet, Laurent Probst souligne qu'IDFM est le plus gros acheteur de bus en Europe, hors Chine, avec un investissement de 5,7 milliards d'euros prévu, dont 4 milliards destinés à l'achat de nouveaux bus.
Alors que la région prend des mesures significatives pour améliorer la qualité de l'air et moderniser son réseau, des experts et citoyens expriment leur espoir que ces initiatives auront un impact positif sur l'environnement et la santé publique. Selon une étude récente, la pollution liée aux transports représente une part considérable des maladies respiratoires en milieu urbain. L'avenir des transports en Île-de-France semble donc être sur la bonne voie, même si des défis subsistent.







