Au Salvador, la répression contre la Mara Salvatrucha (MS-13) s'intensifie. Le parquet a récemment annoncé de lourdes condamnations à plusieurs centaines d'années de prison pour divers membres du gang, certains purgant même des peines dépassant le millénaire. Ce phénomène s'inscrit dans le cadre de la politique de fermeté du président Nayib Bukele, qui a qualifié sa campagne contre la criminalité de "guerre". Depuis mars 2022, ses méthodes ont inclut l'application d'un état d'urgence, permettant ainsi des arrestations massives sans mandat judiciaire.
En chiffres, plus de 90,000 personnes ont été arrêtées, mais la moitié d'entre elles ont été relâchées pour absence de preuves. Ce climat de répression a suscité des réactions variées au sein de la population salvadorienne. D'un côté, certains saluent la baisse conséquente des homicides, tandis que d'autres, y compris des organisations de défense des droits humains comme Human Rights Watch, dénoncent des abus et des violations des droits fondamentaux.
La dernière annonce du parquet concerne 248 membres de la MS-13 qui ont été condamnés à des peines allant jusqu'à 1 335 ans, en lien avec des homicides et des disparitions. Les crimes notables incluent l'assassinat d'un étudiant et d'une joueuse de football. Ces nouvelles peines témoignent d'une volonté de remettre en question l'impunité qui a longtemps caractérisé l'action des gangs au Salvador.
Pour l'expert en criminologie, Javier Mendez, "la réponse du gouvernement, bien qu'efficace en termes de chiffres, soulève des préoccupations sur la légalité des méthodes employées". Il avertit que le recours excessif à la détention préventive pourrait entraîner des abus et des erreurs judiciaires. Les avis divergent également au sein du gouvernement, où des voix appellent à un équilibre entre sécurité et respect des droits.
Alors que le phénomène des gangs reste un défi majeur pour le pays, il semble que l'approche de Bukele continue de polariser l'opinion publique, entre une demande de sécurité accrue et la nécessité de respecter les droits civils.







