Au cours d'un débat crucial à l'Assemblée nationale, le gouvernement français a dévoilé ses plans pour renforcer la lutte contre le narcotrafic. Ce projet de loi, examiné au premier semestre 2026, prévoit d'importantes révisions législatives en réponse à la montée alarmante de la criminalité liée aux drogues.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé que ces réformes incluraient l'alignement des réductions de peine pour les narcotrafiquants sur celles des terroristes, témoignant d'une volonté de traiter le narcotrafic comme une menace sérieuse et structurée. Cette initiative a reçu un vote symbolique favorable des députés, suivi d'une approbation unanime au Sénat, mettant en lumière l'unité politique sur cette question brûlante.
Un des aspects clés de ce projet est le texte « Sure », porté par le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, qui vise à établir des sanctions plus rapides et plus efficaces. Parmi les propositions, la restriction des permissions de sortie pour les détenus en sécurité maximale, ainsi qu'une limitation des réductions de peine à un tiers de la sentence initiale, s'inscrivent dans une démarche visant à renforcer la rigueur judiciaire.
Un statut de « repenti » : un nouvel espoir dans la guerre contre le narcotrafic
La lutte contre le narcotrafic a été décrite par le gouvernement comme un combat collectif, engageant l'ensemble de la société. Darmanin a également annoncé qu'un décret sur le statut de « repenti » sera mis en place avant la mi-janvier, une mesure qui pourrait offrir des voies de réhabilitation aux individus ayant fait le choix de collaborer avec les autorités. Cette approche vise à créer un cadre plus incitatif pour ceux qui souhaitent quitter le milieu criminel.
Parallèlement, le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a soulevé la question de l’attractivité des carrières au sein de la justice, affirmant que l'adoption du budget pourrait renforcer les moyens accordés, notamment par la création de 700 nouveaux postes, dont 300 consacrés spécifiquement à la lutte contre le narcotrafic.
Selon des données récentes, la consommation de drogues illicites en France a considérablement augmenté, avec 14,6 % des adultes déclarant avoir utilisé une drogue autre que le cannabis en 2023, un chiffre en hausse de 50 % depuis 2017. Cette réalité préoccupante a conduit la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, à préparer une campagne nationale de sensibilisation pour le premier trimestre 2026.
La situation à Marseille, où l'assassinat du jeune Mehdi Kessaci a révélé l'ampleur des enjeux liés au narcotrafic, incite le président Emmanuel Macron à promettre une traque plus agressive des têtes de réseaux, spécifiquement celles opérant à l'international. Des voix, comme celle de la députée Horizons Agnès Firmin-Le Bodo, ont exprimé leurs inquiétudes face à l'internationalisation des réseaux de trafic, les qualifiant de menace majeure pour la société.
Pourtant, des experts comme le député GDR de Guyane, Davy Rimane, mettent en garde contre une réaction purement répressive. Il souligne que l'incarcération sans un plan de prévention et sans s'attaquer aux causes profondes de la criminalité pourrait renforcer les réseaux existants, aggravant le problème plutôt que de le résoudre. Cette complexité du sujet souligne la nécessité d'une approche équilibrée intégrant prévention, répression et réhabilitation.







